LE DEPUTE DES LANDES ALAIN VIDALIES DEMANDE LE RETRAIT DU FICHIER EDVIGE

mercredi 27 août 2008
par  mrap40
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Alain Vidalies demande le retrait du décret instituant le logiciel Edvige qui vise à fichier tous les citoyens engagés dans les associations , partis, syndicats.

Il a déposé une question écrite auprès du gouvernement.

Pour le député, ce décret s’inscrit dans des mesures sécuritaires contraires à la conception de l’Etat de droit.

voir la lettre

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Alain Vidalies s’était déjà opposé au logiciel Ardoise, il en avait développé les raisons dans l’interview ci-dessous accordée au MRAP40 .

Le 5 juillet, la fédération MRAP 40 avait publié un article qui déjà présentait ce décret comme un deuil de la démocratie.
Il est a noter que d’Ardoise a Edvide, l’Etat Sarkozy cent fois sur le métier remet son ouvrage liberticide, il appartient donc aux militants des droits de l’homme d’être particulièrement vigilants.

Alain Vidalies a été l’auteur en 2001, d’un important travail parlementaire portant sur l’esclavage moderne

Interview d’Alain VIDALIES
- Député des Landes
- Avocat

à propos du logiciel ardoise retiré depuis lors.

MRAP40 : Vous vous êtes opposé à la mise en service du logiciel « ARDOISE », quels risques présente-t-il, selon vous, pour nos libertés fondamentales ?

A.V : De nombreuses associations et collectifs de défense des droits de l’Homme ainsi que des syndicats de personnels de la police m’ont alerté sur la prochaine mise en service de ce logiciel qui m’inquiète à plus d’un titre.

Tout d’abord, je suis particulièrement étonné qu’à partir d’instructions ministérielles soit mis en place ce que l’on peut considérer comme un fichage quasi généralisé des individus ou tout au moins d’une partie de la population.

Comme vous pouvez l’imaginer, nous sommes en droit de nous interroger sur l’utilisation future qu’il sera faite de ce logiciel, notamment des données saisies qui pourront être consultables et exploitables par tout officier de police dès lors qu’une personne aura été, une fois dans sa vie, interrogée par les services de police en sa qualité d’auteur, de témoin, mais aussi de victime.

Devoir répondre, à un officier de police, de son orientation sexuelle, de son état de santé ou bien de son appartenance syndicale n’est en rien indispensable au bon déroulement d’une procédure.
Avec ce dispositif ce sont les fondements même de notre République qui sont mis à mal et le principe constitutionnel du respect de la vie privée qui est atteint.

MRAP40 : En votre qualité de parlementaire, avez-vous été saisi de ce projet ?

A.V : Jusqu’à l’instant présent, jamais la représentation nationale n’a été saisi de cette question. C’est pourquoi le Parti Socialiste vient de demander l’audition, par la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale, de la Ministre de l’Intérieur pour faire toute la lumière sur ce dispositif sans précédent.

Nous sommes là face à une affaire extrêmement grave, a tel point que le Président de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) - sur saisine des associations concernées ainsi que du Président de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité) - vient d’adresser un courrier à Madame Alliot-Marie afin de recueillir ses observations sur cette application informatique, puisqu’il s’avère que ces autorités compétentes n’ont jamais été consultées sur un tel projet comme l’impose la loi.

MRAP : Comment analysez-vous la succession de mesures législatives comme les tests ADN, ce logiciel ARDOISE... Ne traduisent-elles pas un projet politique plus global qui sort de nos traditions républicaines ?

A.V : Depuis 2002 et le passage de Nicolas Sarkozy au Ministère de l’Intérieur nous assistons à une frénésie législative en matière de répression à l’égard des individus. Plus d’une dizaine de textes législatifs sur la délinquance et la sécurité ont été présentés au Parlement !

Le pire est d’ailleurs peut être à venir puisque dans la réforme envisagée de l’ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs il semble que le projet de Madame DATI soit de remettre en cause l’impossibilité de mettre en prison les enfants de moins de 13 ans !
Nous sommes là face à un pouvoir qui place la répression au coeur de sa stratégie politique en spéculant en permanence sur la peur des victimes éventuelles pour faire oublier aux mêmes citoyens les dégâts de sa politique sociale.

Ce n’est en rien ma conception du vivre ensemble dans notre République. Cette notion - que je défends - est au contraire facteur de paix et d’intégration puisqu’elle place la personne humaine au centre d’un projet global de société qui tend à l’émancipation de chacun, dès lors que ses actes n’entravent en rien ceux d’autrui.

MRAP : Comment comptez-vous vous mobiliser sur cette question ?

A.V : Je viens d’interroger la Ministre au travers d’une question écrite. Lui ayant fait part de mes plus vives inquiétudes, je lui ai demandé de surseoir purement et simplement à l’application de ce logiciel.

En qualité de Vice-président de la Commission des Lois de l’Assemlée Nationale, j’interpellerai Madame Alliot-Marie lors de son audition qui je l’espère pourra se dérouler dans les meilleurs délais.

Je peux vous assurer de ma totale détermination pour m’opposer à ce projet qui dans sa conception actuelle est totalement discriminatoire.
Pas un seul instant, je ne peux imaginer devoir léguer en héritage aux générations futures ce type de dispositif, dont l’inspiration me semble bien éloignée, je crois, des esprits éclairés qui ont permis l’adoption de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.


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