Tribunal de Mont-de-Marsan : une relaxe incompréhensible

jeudi 18 février 2016
par  mrap40
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Le Tribunal de Mont de Marsan, le 16 février 2016, rendait son délibéré concernant des faits graves de violences avec armes en raison des origines.

Rappelons brièvement les faits. Karim jeune homme, aujourd’hui français, mais originaire de Sierra-Leone où les siens ont été assassinés, avait déposé plainte pour des faits de nature raciste.

Pendant quatre ans, il a subit des brimades racistes, jusqu’à ce 13 octobre 2014 où son agresseur a sorti un fusil, l’a armé, et a tiré en l’air pour faire peur à sa victime.

Le témoignage de Karim et celui de plusieurs témoins attestent que le tir était accompagné de propos qui ciblaient le "noir"  ; le "nègre". L’accusé a d’ailleurs confirmé les propos, contestant seulement les avoir prononcés lui-même. Son tir n’aurait été qu’un essai de fusil de chasse, n’ayant aucun rapport avec le contexte raciste.

Un compte-rendu plus complet est disponible à cette adresse http://www.mrap-landes.org/spip.php?article781

Pour illustrer les événements nous reproduisons la photographie des lieux. Nos lecteurs comprendront alors notre indignation.

L’essai du fusil de chasse accompagné de propos racistes s’est déroulé ci-dessous, devant le lieu de travail, au niveau des conteneurs, ceci à 150 mètres d’un lotissement collectif. La cartouche a même coupé une branche qui a échoué sur le toit d’une voiture, à défaut de percuter la tête de Karim.


Comment admettre une décision qui a relaxé le prévenu sans suivre les réquisitions du ministère public qui demandaient de la prison avec sursis et la confiscation de l’arme pendant 3 ans.

Faut-il alors en conclure que si le tireur avait trébuché et tué "le noir" , le tribunal aurait conclu en un simple accident de chasse sans motivation raciste. Ceci dans un endroit très fréquenté par les travailleurs du service environnement de la mairie, les riverains du lotissement voisin, voire un enfant jouant dans son jardin ou encore les promeneurs et les cyclistes dans la rue.

On retiendra donc que l’auteur des faits est relaxé et garde son fusil qu’il pourra utiliser sur ce nouveau terrain de chasse de l’ACCA de la rue Saint Martin à Biscarrosse, en ville, dans un endroit habité avec des lotissements.

Il pourra continuer à jouer de la gâchette, et si une personne noire passe à proximité, ce ne sera qu’un hasard.

Inversons les faits  : Et supposons dans le contexte actuel qu’un homme noir, au même endroit, près des conteneurs de la photo ci-dessus, ait menacé une autre personne en accompagnant le tir en l’air de "sale blanc" "blanchette" ou "face de craie"  : quelle serait la réponse  ?.

Dans cette période où l’impression réelle (parfois à tort, de deux poids deux mesures), pèse sur une partie de nos concitoyens, cette décision n’aide pas à diffuser un message citoyen équilibré et responsable.


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