Burkini : le mauvais feuilleton estival des duettistes de la basse politique et du fondamentalisme religieux.
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Alors que dans les Landes comme ailleurs, une majorité de nos concitoyens, musulmans ou non, croyants ou pas, partagent ensemble les joies de la plage, un emballement médiatique national fait du « burkini » l’événement majeur de ce mois d’août.
A des fins politiciennes et démagogiques, des élus, des responsables politiques, parmi eux le premier ministre, se prononcent en faveur de l’interdiction du burkini, ce qui pose un problème d’égalité des droits dans l’espace public.
Le droit de s’habiller comme on le veut dans la rue ou sur les plages, sous réserve de ne pas masquer son visage, est remis en cause.
En affirmant que « Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses », en soutenant les arrêtés anti-burkini, le premier ministre devrait en toute logique refuser toute procession, toute manifestation religieuse, toute "bénédiction de la mer", toute tenue religieuse musulmane, juive, chrétienne ou autre. En ne ciblant qu’un seul vêtement au motif que celle qui le porte se réclame de l’islam, le premier ministre et certains politiques alimentent l’islamophobie et entretiennent tous les amalgames.
Mais si la fédération des Landes du MRAP rejette cette atteinte au droit fondamental à se vêtir librement dès lors que l’on ne porte pas atteinte aux lois en vigueur, elle ne saurait cautionner les provocations religieuses fondamentalistes à la source du feuilleton de l’été… ni les taire !.
Le Burkini n’est pas une simple tenue vestimentaire, il s’inscrit dans une conception rétrograde des droits de la femme telle que l’exprimait l’association « smile13 » de Marseille à l’origine du psychodrame de l’été. L’association entendait réunir 1000 femmes en tenues islamiques dans un parc aquatique. Mais le compte facebook de cette association, outre l’annonce de la journée burkini, relayait aussi des vidéos obscurantistes, dont nous avons gardé copie.
Ces vidéos niaient le droit des femmes, réduisaient celles-ci à l’état d’objet sexuel pour le conjoint, dénonçait les juifs comme objet de la "colère d’Allah », présentaient les chrétiens comme des "égarés", ou encore dénonçait les « mécréants » et leurs fêtes. Difficile donc d’isoler le burkini de smile13 de ce terreau idéologique sous-jacent.
Les arrêtés municipaux au mépris des lois en vigueur, les déclarations de circonstance du premier ministre sont une aubaine pour ces mouvances fondamentalistes qui se posent en victimes alors qu’elles ont servi les plats obscurantistes dont se nourrit goulûment la basse démagogie politicienne pré-électorale.
Les uns et les autres apparaissent comme les duettistes d’un mauvais combat qui renforce tous les extrémismes identitaires d’extrême-droite ou politico-religieux au détriment du vivre ensemble.
Sauvons le vivre ensemble !.