La gangrène de la racialisation.
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Si des radicaux communautaristes, d’extrême-droite ou non, entendaient organiser, dans les Landes, des réunions interdites aux juifs, aux arabes, aux noirs, aux blancs ou aux roms.. nous en demanderions l’interdiction au nom des lois qui répriment le racisme et les discriminations.
Que ces discriminations aient lieu dans un espace privé ou public ; elles seraient répréhensibles dès lors que l’invitation est publique !.
Dans nos quartiers populaires qui subissent la relégation sociale et l’exclusion, des forces vives s’organisent dans des associations sportives et culturelles pour tisser les liens sociaux.
Ils se prénomment Thomas ou Mohamed, Muriel ou Aminata, Ramon ou Lucas, peu importe leur couleur de peau, leur religion ou non religion, peu importe qu’ils soient nés ici ou ailleurs, ils vivent la même relégation et s’unissent dans un même élan citoyen contre la fracture territoriale et sociale dans un environnement politique où l’extrême-droite raciste et identitaire menace la paix civile.
C’est dans ce contexte que des antiracistes dévoyés qui ne sont donc plus des antiracistes, jouent les supplétifs de l’extrême-droite identitaire en voulant organiser à Paris un festival « afroféministe NYANSAPO » dont le programme comporte cette séquence :« Espace non mixte personnes noires : Réflexions autour de la communauté noire, et les luttes afros »
Imaginons les identitaires d’extrême-droite organisant « un espace non mixte personnes blanches : réflexions autour de la communauté blanche, et les luttes des blancs ».
Le tollé serait unanime et les plaintes en justice suivraient le festival raciste.
Les groupuscules communautaristes identitaires qui organisent ce festival raciste n’ont rien à voir avec les acteurs de quartiers évoqués plus haut. Leurs provocations ont une vocation essentiellement médiatique qui ouvre à leurs "leaders" auto-proclamés, l’accès aux plateaux télés avides de politique spectacle tandis que les acteurs de terrain évoqués plus haut, ceux qui construisent la citoyenneté, en sont toujours exclus.
L’argument invoqué selon lequel ces regroupements raciaux s’apparentent aux groupes femmes est une imposture.
L’exclusion en fonction de la "race" supposée est chargée du poids de l’histoire de l’esclavage et du code noir, de l’extermination des tziganes et des juifs, du massacre de Sétif, de Srebrenica ou du Rwanda.
Elle est chargée aussi du poids d’une histoire présente où ceux qui réhabilitent le discours racial et qui rêvent d’une France identitaire blanche réunissent 10 millions de suffrages lors des présidentielles.
Dès lors, quand des groupuscules communautaristes veulent exclure des blancs, ils rentrent dans le corps de métier de la racialisation où le maître d’oeuvre du chantier demeure l’extrême-droite.
IL y a quelques temps des groupuscules identitaires voulaient empêcher la pièce "exhibit B" au motif qu’un blanc ne peut pas mettre en scène la souffrance des noirs.
Lors des "nuits debout" on a vu des groupes exclure les blancs de certaines lieux de débat, ce qui a contribué à discréditer ce mouvement citoyen.
Plus tard un "camp décolonial " était interdit aux blancs, comme si la mémoire du colonialisme ne devait pas être une mémoire partagée.
Maintenant un festival à 80% interdit aux blancs !
Avec de tels supplétifs et leurs soutiens qui substituent les antagonismes raciaux aux indispensables solidarités sociales , l’extrême-droite peut avoir de beaux jours devant elle !