La confusion entre antisionisme et antisémitisme renforcera l’antisémitisme
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Israël route de l’apartheid en territoire occupé
Lors du repas du CRIF le 20 février 2019, le Président de la République a déclaré que "l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme" et proposé de l’intégrer à sa définition juridique de l’antisémitisme.
Le MRAP combat l’antisémitisme avec détermination depuis sa création en 1949, au sortir d’une guerre qui est l’une des pages les plus sombres de l’histoire de l’Europe et où l’antisémitisme nazi a provoqué la destruction des Juifs d’Europe, la Shoah qui ne saurait être effacée de nos mémoires individuelles et collectives.
Fort de son expérience, le MRAP exprime son inquiétude devant cette assimilation dangereuse et inutile de l’antisionisme à de l’antisémitisme.
Il n’oublie pas que certains courants antisionistes sont de fait antisémites… il appartient au juge de les sanctionner. Les lois actuelles le permettent. Il faut les appliquer avec détermination. Les tribunaux ne s’y trompent pas qui ont su reconnaître derrière certaines déclarations "antisionistes" la réalité de l’antisémitisme et les condamner. Mais au nom du sionisme d’autres courants politiques justifient une politique d’apartheid inscrite en 2018 dans la loi fondamentale en Israël.
Critiquer la politique israélienne menée au nom du sionisme, condamner l’occupation et la colonisation des terres palestiniennes, réclamer l’application de sanctions devant le refus permanent des autorités israéliennes de respecter le droit international n’a rien à voir avec l’antisémitisme.
À ce propos, le MRAP rappelle que dans un vote le Parlement français a, en décembre 2014, affirmé, conformément aux résolutions de l’ONU que la solution des deux États, promue avec constance par la France et l’Union européenne, suppose la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de celui d’Israël. Il invitait le Gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement pacifique définitif du conflit. Ce qu’Israël refuse avec obstination.
Emmanuel Macron refuse de suivre le Parlement français et ne reconnaît pas l’État palestinien, donnant ainsi des prétextes aux courants antisémites qui nient le droit à l’existence d’Israël.
Confondre la critique de la politique des gouvernements israéliens avec du racisme serait attentatoire à la liberté d’expression politique et irait à l’exact opposé d’une lutte sincère contre l’antisémitisme.
empêcher toute critique d’Israël, donnant ainsi à ce pays un statut privilégié sur le plan mondial ce qui, loin de permettre de combattre l’antisémitisme, le favoriserait.
Paris le 21 février 2019