La lutte de race et l’avatar du racisme antiblanc
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Une poignée d’intellectuels, prenant prétexte d’un paragraphe du rapport d’orientation du congrès du MRAP évoquant le racisme antiblanc comme un avatar du racisme dominant, prend notre organisation pour cible.
IL est étonnant que ces intellectuels se nourrissant d’une mauvaise polémique co-organisée par les « indigènes de la république » n’aient pas vu une supercherie bien montée par cette mouvance communautaro-politique.
Rappelons-le, le racisme antiblanc défini par le MRAP est un « avatar » donc en aucun cas un élément structurant de la lutte antiraciste au détriment du racisme systémique qui reste le fléau majeur.
On peut alors s’interroger sur une démarche intellectuelle qui consiste à ignorer le contenu exact de l’ensemble d’un texte qui énonce le contraire des conclusions qu’en tirent les auteurs d’une lecture partielle.
Comment peut-on , lorsque l’on est un « spécialiste » sérieux des questions de racisme se prêter à une campagne aussi malhonnête aux côtés des représentants d’un groupuscule qui bien avant que le MRAP n’évoque l’avatar du racisme antiblanc, avait déjà théorisé sur le racisme antiblanc dans le cadre de la lutte de race dont ils se réclament. (Nous le verrons dans le texte ci-dessous).
C’est justement parce que le blanc est essentialisé dans un rôle d’oppresseur par ce groupuscule sectaire "racialiste", que l’avatar du racisme antiblanc devait être abordé par le MRAP,
Cette lutte de race contre le blanc est l’autre face de la médaille raciale dont le recto est occupé par Zemmour, Copé ou le Front National.
Elle est autrement plus inquiétante que le « sale blanc « ou « sale noir » proférés dans une cour d’école et qui peuvent être traités par la réponse pédagogie.
Les théoriciens de la lutte de race, incendiaires des esprits
Pour Houria Bouteldja représentante du PIR (parti (?) des indigènes de la république) , le monde est binaire :
- - d’un côté le blanc dominant toutes classes sociales confondues, (SDF ou spéculateur du CAC40) dominant de « l’indigène »
- - de l’autre « l’indigène » dominé, qu’il soit bourgeois, spéculateur ou plus beaucoup plus probablement qu’il vive l’exclusion sociale, le chômage, les discriminations ou le racisme.
Dans cette société ou les sans-logis sont nombreux, le petit salarié blanc qui dort dans sa voiture faute de pouvoir se doter d’un logement reste, pour une Houria Bouteldja, l’exploiteur post-colonial de son voisin de parking « indigène » qui vit la même relégation sociale.
La lutte des races structure le discours de Mme Bouteldja et du PIR
Ceux qui s’opposent à ce racialisme , à ce fantasme d’un monde binaire « blancs » contre « non-blancs post-coloniaux » deviennent alors les « gardiens du temple » de l’ordre blanc
Les autres victimes du racisme, non post-coloniales, les roms, ceux de l’Est de l’Europe, d’autres encore, n’interviennent que vaguement ou alors en modeste vedette américaine dans le show de la secte « indigène », avec toute la condescendance paternaliste qu’ont les vedettes principales pour les secondaires reléguées aux marges du spectacle)
Pour peu que d’autres indigènes s’auto-organisent, le CRAN ou le collectif « devoir de mémoire », la sentence tombe alors implacable, ce sont des "contre-feux"(1) allumés par l’ordre blanc.
La racialisation se démultiplie alors comme les balais de l’apprenti-sorcier.. il y a le blanc, l’indigène et maintenant le traître indigène au service de la race blanche, le « bon blanc » agent double qui défend la cause « indigènes » mais reste un instrument de l’ordre blanc (nous le verrons plus loin concernant la frontière BBF).
Donc le monde est l’objet d’une lutte de race entre blancs et non blancs post-coloniaux, les autres roms, immigrés de l’Est, sont dans une sorte de no man’s land, et n’existent pratiquement plus socialement car non post-coloniaux et non musulmans.
Mais il convient de se pencher un peu plus sur le regard racial pour ne pas dire raciste que cette secte « indigène » porte sur les blancs.
Pour eux il y a les ennemis de race, ces blancs qu’Houria Bouteldja invite dans un article de Nouvelles Question Féminines paru en 2006 à " sauver leur peau " (2) car bientôt nous explique t-elle , ils seront chassés par les « indigènes » " ne pourront plus entrer dans un quartier comme c’est déjà le cas des organisations de gauche "
On mesure alors le délire de ces « indigènes » déconnectés du terrain qui prennent leurs fantasmes raciaux de purification ethnique des quartiers pour la réalité. Ces quartiers qui malgré l’exclusion ne tombent pas et ne tomberont jamais dans cette haine raciale antiblancs fantasmée, car leurs habitants connaissent les solidarités sociales beaucoup plus que ce groupe ’indigène".
" Bourledja précise aussi « Demain, la société toute entière devra assumer pleinement le racisme anti-Blanc. Et ce sera toi, ce seront tes enfants qui subiront ça ".
Etant donné qu’elle est l’une des signataires de l’article de rue89 qui met en cause le MRAP pour avoir évoqué l’avatar du racisme antiblanc , une conclusion s’impose : ce que l’on nous reproche c’est finalement de dénoncer un racisme antiblanc que certains de nos détracteurs ont déjà conceptualisé " ce sera toi, ce seront tes enfants qui subiront ça " .
Les intellectuels signataires de l’article de Rue89, ou ceux qui lui font référence, seraient bien avisés de s’interroger et d’analyser de tels appels à la lutte de race contre les blancs avant d’attaquer un MRAP qui, au nom de la lutte contre tous les racismes, dénonce toutes ces outrances raciales.
Lors d’un colloque à Berkeley Madame Boutldja développe la thèse suivante " le conflit d’intérêt “blancs/non blancs” empêche les alliances entre les classes populaires et pousse les indigènes à s’organiser de manière autonome " (3) . Nous avons bien lu , il n’y a pas d’alliances possible entre blancs pauvres et indigènes pauvres, leurs antagonismes de « race » sont plus forts que leur proximité sociale. C’est là un duplicata des théories raciales du FN pour qui la race est au-dessus de la classe.
Ces blancs « sympas » garde-chiourmes du poste frontière !
Mais Houria Boutledja annonce aussi un racisme antiblanc qui visera " n’importe quel Blanc, le plus antiraciste des antiracistes, le moins paternaliste des paternalistes, le plus sympa des sympas " qui " devra subir comme les autres " on pourrait ajouter" le blanc le plus pauvre des pauvres", car la lutte de race on l’aura compris submerge les solidarités sociales.
Un autre article des indigènes paru sur leur site « Au-delà de la frontière BBF » vient illustrer ce que signifie ce « le plus sympa des sympas » qui « devra subir comme les autres ».
Dans la démarche raciale antiblancs des indigènes , il y a bien entendu cette masse de blancs honnis des plus pauvres aux plus riches tous « dominants » des indigènes mais aussi une petite minorité de « bons blancs » , ces « chercheurs et intellectuels militants font avancer et respecter la question raciale et post-coloniale dans les milieux de gauche, des universités et des médias » elle en dresse même la liste parmi eux, « Benbassa, Blanchard, Fassin »,
Cela rassure , il existe donc un blanc fréquentable qui sauve la race en quelque sorte et devrait logiquement échapper au racisme antiblanc de masse annoncé par Houria Bouteldja.
Hélas ces « blancs « sympas », les plus sympas des sympas », compagnons de tribunes ou de blogs internet des indigènes, demeurent des gens suspects car « blancs ».... tare rédhibitoire !.
Côté cour on leur concède qu’ils peuvent jouer un rôle positif pour les indigènes, mais côté jardin, ils demeurent des « gardiens du temple » de l’ordre blanc.
Bouteldja nous l’explique :
" J’ai vu se dresser progressivement devant nous ce que j’appellerai symboliquement la Frontière BBF, du nom de « Benbassa », « Blanchard », « Fassin », trois intellectuels blancs, reconnus et médiatiques (Cette frontière ne se réduit évidemment pas à ces trois acteurs. J’aurais pu en rajouter d’autres comme Geisser, Stora, Lacoste et bien d’autres mais ceux que j’ai cités précédemment me paraissent emblématiques) ".
Et pour ceux qui n’ont pas compris le fonctionnement de la douane raciale, elle nous précise « ils sont autre chose que les traducteurs blancs de la pensée et de la condition indigène. Ils sont avant tout et surtout les gardiens du temple.... La frontière BBF (Benbassa, Blanchard,Fassin), incarne la puissance blanche et la force de son système de résistance ».
Même « le bon blanc » compagnon de tribunes, reste donc un douanier blanc posté sur la frontière pour faire ouvrir la malle de « l’indigène » post-colonial au profit de l’ordre blanc.
Les indigènes renvoient donc ces intellectuels, dans le camp de leur « frères de race » honnis (on trouve en effet cette horrible sémantique de « frère de race » sous la plume du principal comparse racialiste de Madame Bouteldja, Sadri Khiari (4).
Notons pour terminer un paragraphe très révélateur de ce même article concernant la frontière BBF des bons blancs... lisons le avec attention
" Pourtant, c’est sur cette terre que peut éventuellement naître une alternative politique réellement sociale et décoloniale. La raison en est simple : c’est là que se trouve la masse des indigènes sociaux que la gauche blanche a exclue depuis 30 ans et dont elle déplore aujourd’hui les égarements ou l’ingratitude (son manque d’engagement à gauche, sa dispersion dans le champ politique, son adhésion massive au discours de Tariq Ramadan ou encore sa sympathie vis-à-vis de Dieudonné...). C’est là que se trouve le PIR, involontairement. Et volontairement surtout ."(Bouteldja)
Les exclus sont donc la « masse des « indigènes » »,et parmi eux Madame Bouteldja. Tous ensemble ils adhèrent massivement au discours de Tariq Ramadan (les indigènes sont donc islamisés même s’ils ne sont pas musulmans), et dans une même communion « indigène » ils éprouvent de la sympathie pour DIEUDONNE.
Le front de race « indigène » comporterait donc le riche, le pauvre, mais aussi Tariq Ramadan le sympathique Dieudonné, copain du front National, membre turbulent de la famille « indigène » dont on se démarque quand il charge trop la mule raciale, mais qui reste cependant membre de la famille.
Ce qui rappelle étrangement la logique d’un autre communautariste Alain Finkielkraut « être Juif c’est comme faire partie d’un étalage de pommes. Les pommes divergent les unes des autres et aucune pomme ne se ressemble. Mais elles sont toutes d’une même catégorie. En exclure une seule - ne fut-ce qu’une seule - équivaudrait à exclure le groupe ou à le détruire »
==> A la table des uns, il y a donc les pommes pourries, LDJ, le BETAR et les racistes anti-musulmans et anti-arabes de « Europe Israël »
==> A la table des autres, les partisans de la lutte de race contre les blancs dont le « sympathique » Dieudonné, sans oublier Raphaël Confiant, signataire de l’article Rue89 contre le MRAP, défenseur de l’humoriste, et qui appelle les juifs les « innommables » .
Tout est dit.. la boucle raciale est bouclée..
L’avatar du racisme antiblanc n’existe donc pas tellement dans des actes épars constatés, mais surtout dans les théories raciales de cette mouvance politico-communautaire.
Voilà donc un bon sujet d’étude pour nos intellectuels " gardiens du temple " de l’ordre blanc malgré tous leurs efforts pour plaire au groupuscule "racialiste".
(1) http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1367
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Houria_Bouteldja, cet extrait figurant sur wikipedia et d’autres sources, ce qui peut paraître énorme n’a jamais été démenti par la leader des « indigènes ».
(3)http://www.indigenes-republique.fr/imprimer.php3?id_article=1656
(4) http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1684