MONT DE MARSAN : UN CORDON SANITAIRE FRAGILISÉ.
par
popularité : 8%
Le Rassemblement National ne présentera pas de listes pour les élections municipales dans les Landes , personne ne s’en plaindra.
Mais les interviews des deux élus d’extrême-droite de Mont de Marsan et Dax dans le journal sud-ouest du 8 février, apportent un éclairage nouveau.
Nous passerons rapidement sur les propos de Christophe Bardin qui affirme que la ville de Dax « s’africanise ». Laissons l’intéressé aux fantasmes xénophobes et ridicules qu’il partage avec son alter-égo montois.
Au-delà du racisme des propos, on retiendra des évolutions politiques surprenantes. La commission d’investiture du RN a validé uniquement la candidature d’Aulnette à Mont de Marsan alors que trois listes étaient annoncées dans les Landes.
Mais Aulnette a finalement refusé de constituer une liste en invoquant deux raisons qui méritent attention :
il fait état de difficultés pour réunir des colistiers
- mais surtout, et c’est là un fait politique majeur, il affirme ne pas vouloir « barrer la route » au maire actuel »Charles Dayot à qui il veut « laisser sa chance ». Par contre l’élu d’extrême-droite aurait monté une liste si l’ancienne maire Geneviève Darrieussecq avait été tête de liste.
La démarche d’Aulnette apparaît comme un soutien politique à peine voilé, il affirme d’ailleurs entretenir de « bons rapports » avec certains élus de l’actuelle majorité municipale.
Il appartient dès lors au bénéficiaire de sa sollicitude de refuser expressément l’offre électorale implicite même si la consigne de vote n’est pas directement formulée.
Depuis toujours, dans la cité montoise et quelles que soient les sensibilités politiques, de gauche, du centre, ou de la droite républicaine, un cordon sanitaire isolait l’extrême-droite.
Ces derniers mois, Mickael Aulnette a utilisé les tribunes libres du journal municipal pour déverser dans tous les foyers, son aversion pour la plate-forme sociale, le CADA des Landes , le MRAP mais aussi les migrants et les demandeurs d’asile.
Hélas aucune voix officielle n’est venue, sur ce même journal municipal, prendre la défense de ceux qui étaient injustement attaqués, ni pour dénoncer le virus de la haine xénophobe inoculé par Aulnette dans « m2m.ag ».
Cette absence de réaction et de solidarité, cette regrettable neutralité entre racisme et humanisme, traduit un affaiblissement du cordon sanitaire.
Cela incite l’extrême-droite à multiplier les éloges et cultiver les « bons rapports » sans cesser de diffuser le poison de la haine raciale.