Sur les stades et dans les salles "une seule couleur, celle du maillot"
par
popularité : 1%
Le vendredi 29 janvier, lors du match de Coupe des Landes de Basket Stade Montois - Côteaux du Luy , Théo Mondjongo et ses co-équipiers du stade montois, se sont plaints de propos racistes comme “sale nègre” accompagnés de cris de singe, proférés durant la rencontre,
De tels faits sont inadmissibles et tombent sous le coup de la loi. Comme dans tous les cas similaires qui portent atteinte à la dignité humaine avec des propos racistes, sexistes ou homophobes, il convient tout d’abord d’écouter les victimes. Derrière l’insulte ou le cri de haine il y a toujours des humiliations, des relégations, des violences qui ont été trop longtemps ignorées avant que la loi ne vienne protéger les victimes.
Mettre en doute à priori la parole des victimes, serait un retour en arrière. Il est nécessaire de sanctionner les insultes dans le sport comme dans tous les autres domaines de la vie où les racistes sont toujours les mêmes.
Le MRAP salut l’excellente lettre, digne et argumentée, des joueurs du stade montois “Chère Dame Coupe des Landes" reproduite ci-dessous.
Leurs mots rappellent l’essentiel “ Nous ne pouvons plus laisser faire. Nous ne pouvons plus faire semblant de ne pas entendre. Ces mots touchent des Hommes, ces mots font mal, blessent, humilient. Cela n’est pas plus acceptable.
Le MRAP a confiance dans le dévouement des instances sportives départementales et locales, notamment celle du Basket avec qui il a déjà mené dans le passé des actions de sensibilisation, pour bannir le racisme dans le sport.
Les propos attestés par plusieurs témoins sont constitutifs de délits tombant sous le coup de la loi. Si les victimes entendent porter plainte, le MRAP des Landes sera à leurs côtés comme partie civile.
Il répondra aussi à toute demande des instances sportives pour participer à des campagnes de sensibilisation et d’information.
Plus que jamais, sur les stades, il ne doit y avoir qu’une “seule couleur, celle du maillot “.
La lettre des joueurs : un message de fraternité contre des propos racistes.
À Mont-de-Marsan, le 31 janvier 2018
Chère Dame Coupe des Landes,
En ce lendemain de tour de coupe des landes, nous, joueurs et membres du staff du Stade Montois Basket Masculin, sommes nauséeux. Non, cette nausée n’est pas due aux excès d’une nuit trop arrosée pour fêter la victoire. Malheureusement pour nous, la nuit a été sage. Courte, mais sage. Notre défaite sur le terrain est bien là, sans contestation possible et nous l’acceptons.
Non, les raisons pour lesquelles nous ne nous sentons pas bien sont plus sombres. En effet, durant la rencontre de vendredi soir, des insultes à caractère raciste ont plu des tribunes. Nos oreilles ont résonné au son des « sale nègre », « cris de singe », etc…
Voilà ce qui nous rend malades. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous t’écrivons ces quelques lignes pour dire STOP.
Nous ne pouvons plus laisser faire. Nous ne pouvons plus faire semblant de ne pas entendre. Ces mots touchent des Hommes, ces mots font mal, blessent, humilient. Cela n’est pas/plus acceptable.
Alors nous entendons déjà les premières critiques arriver : « Ils ont perdu, ils l’ont amère ! » ou « C’est la coupe des Landes, ça a toujours existé » ou « On ne peut rien faire, c’est dans la foule ».
Nous répondrons simplement que nous ne remettons pas en cause notre défaite, mais nous posons la question : la Coupe des Landes, ou toute autre compétition, peut-elle justifier un tel comportement. Être dans la foule ne nous rend pas moins responsables de nos propos, de nos insultes. Aussi, n’ignorons pas les lois qui régissent notre démocratie : l’injure publique est punissable par une amende de 12 000 € et l’injure publique raciste, sexiste, homophobe ou contre des handicapés, de 6 mois de prison et 22 500 € d’amende (https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32077).
Vendredi soir, dans les tribunes, il y avait des enfants. Quel spectacle leur as-tu offert ? Crois-tu vraiment, chère Dame Coupe des Landes, que tu mérites un tel déversement de haine ? La dignité d’un Homme est-elle moins importante que toi ? Penses-tu qu’il est plus dangereux d’utiliser une vuvuzela que de laisser agir ces individus en toute impunité ?
Maintenant que cela est dit, Chère Dame Coupe des Landes, que faisons-nous ?
À vrai dire nous ne savons pas encore. Faut-il porter plainte, mener des actions de communication ? Nous ne savons pas. Par contre, une chose est sûre, nous, les joueurs et le staff avons décidé de ne plus nous taire.
Nous espérons que ces quelques mots susciteront en vous l’envie de vous joindre à nous, pour qu’ensemble nous puissions dire :
STOP
Adrien LAFFITTE ; Flo LAFFERRERE ; Marco PAWLICKI ; Clément CAMPERGUE ; Yanique BOTEKO ; Romain DUPOUY ; Javi NASARRE ; Arthur DAROUX ; Jean-Baptiste CAZAUBON ; Théo MONDJONGO ; Patrick DUMAS ; Jeff CABANNES ; Isa BAYLE ; Stéphane FAUTHOUX ; Fred DAVID