Texte pour rassemblement du samedi 6 avril 2024 / Gaza / MRAP – Mouvement de la Paix
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Il aura fallu que des humanitaires perdent la vie dans un raid pour que les médias et les gouvernements, en particulier américain, s’insurgent contre les frappes indiscriminées de l’aviation israélienne.
Comme si les gazaouis ne subissaient pas la même chose chaque jour ? Certes, cet acte meurtrier est d’autant plus intolérable que ces bénévoles étaient venus par mer pour porter secours à une population affamée et que toutes les précautions avaient été prises pour éviter tout malentendu sur leur identité. Mais il révèle une fois de plus la férocité des attaques israéliennes et le peu de cas fait des vies humaines sous les bombardements aériens « qui tuent à l’aveugle ». Ce drame est aussi révélateur de l’utilisation de la famine organisée comme arme de guerre et constitue de ce fait un acte de génocide tel qu’il est défini par les instances internationales.
Car la famine continue de sévir à Gaza même si les médias se font discrets sur les files de centaines de camions bloqués à la frontière égyptienne et qui ne peuvent apporter l’aide alimentaire et médicale tant attendue des gazaouis parce qu’Israël veut qu’il en soit ainsi, bafouant une fois de plus le droit humanitaire et international.
Les quelques rares entrées de convois humanitaires ne peuvent suffire. Il faut lever le blocus et faire cesser les bombardements comme l’exige la résolution votée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies le 25 mars dernier.
La livraison permanente d’armes de guerre et de munitions à l’armée israélienne doit cesser. Les pays fournisseurs sont connus : les États Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne, la France, et quelques autres encore. Ce jeu hypocrite des puissances occidentales qui osent demander après le drame des 7 humanitaires assassinés par Israël « une enquête rapide et impartiale » (comme si les faits n’étaient pas documentés et reconnus par Israël !) permet surtout la poursuite des massacres à Gaza et en Cisjordanie occupée. Nous le dénonçons, et réclamons haut et fort l’arrêt de ces ravitaillements de la mort ! Et la fin des discours ménageant les assassins.
Quand Mr Blinken vient à Paris il sait ne pas craindre les divergences avec la France tant sur l’attitude de plus en plus problématique d’Israël, et se satisfait de ne souligner que la libération des otages israéliens restants en vie, avec le souhait de circonstance « d’une paix durable » au Proche Orient tout en sachant que rien ne sera entrepris pour qu’il en soit ainsi.
Netanyahou peut continuer à peaufiner avec son état major ses plans pour Rafah et l’avenir de Gaza où déjà un couloir de séparation entre le Nord et le Sud de la bande est en cours de construction. Quels desseins pour ce territoire déjà surpeuplé sinon un enfermement qui pousse les populations à un exil forcé ?
Rafah, comme le répète Netanyahou, n’est pas oubliée. Rafah où une population de près d’1,2 millions de palestiniens est enfermée selon les ordres de l’armée israélienne et qui s’attend au pire. Seuls quelques uns de ces gazaouis, otages des calculs d’Israël, s’échappent de cet enfer dans le cadre d’un innommable trafic de laissez-passez qui enrichit des gens sans scrupules. Comme toujours les profiteurs de guerre sont aux aguets tant pour les fournitures d’armes que pour les trafics humains.
Le massacre de 33 000 palestiniens auxquels il faut ajouter les milliers de corps sous les décombres, les dizaines de milliers de blessés, les villes et villages rasés, les hôpitaux réduits à ne plus soigner qu’avec les moyens du bord quand ils ne sont pas occupés par l’armée israélienne à la recherche de combattants du Hamas, ne semblent pas suffire à Israël.
Je cite : « Gaza est devenu un amas de poussière. Les gens que nous avons croisés étaient décharnés, ils nous indiquaient qu’ils cherchaient de quoi manger », rapporte, dans un entretien à l’AFP, Dominic Allen, représentant du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), de retour d’une mission dans l’enclave palestinienne. Cette description parmi bien d’autres correspond bien à ce que rapportent par ailleurs les quelques journalistes pouvant communiquer avec l’extérieur.
Ces journalistes, essentiellement palestiniens, qui ont déjà payés un lourd tribu à la mission d’informer qui est la leur. Au moins 120 d’entre eux ont trouvé la mort pour avoir pris le risque d’informer les opinions publiques mondiales.
Dans ce monde délétère les opinions publiques comptent. Et si dans nos pays dits occidentaux où la propagande israélienne domine, les mobilisations populaires peuvent paraître insuffisantes, les opinions publiques dans un grand nombre de pays, du Sud en particulier, mais aussi de grandes puissances comme le Brésil, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, ont une image dégradée d’Israël et condamnent le « 2 poids, 2 mesures » appliqué aux palestiniens.
Il est grand temps de passer aux actes, et de sanctionner un état qui ne respecte pas depuis longtemps, trop longtemps, le droit international et en particulier les résolutions de l’ONU.
Pour les européens dénoncer l’accord commercial privilégié passé avec Israël serait une première étape. Rappelons que ces accords supposent que le pays concerné s’engage à respecter les droits de l’Homme et les principes démocratiques, avec Israël nous sommes loin du compte. Des sanctions commerciales, bancaires, industrielles, sportives et culturelles pourraient suivre par exemple à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris. D’ailleurs une demande a été adressée au CIO pour ne pas accepter les athlètes israéliens. 1300 artistes suédois demandent le retrait d’Israël du concours de l’Eurovision.
Rappelons à l’occasion que la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) n’est plus illégale d’après le Conseil d’État après le jugement de la cour Européenne de Justice qui constatait que l’expression d’une opinion n’est pas contraire à la vie démocratique.
Donc Boycottons les produits israéliens ! Et ceux qui investissent en Israël !
Et nous attendons toujours les retours de la CIJ (la Cour Internationale de Justice) quant à son appréciation et ses décisions relatives sur un éventuel génocide à Gaza.
Les négociations entre Israël et le Hamas pour une trêve humanitaire semblent marquer le pas malgré les espoirs soulevés il y a quelques semaines.
Le paysage des relations internationales reste bien sombre pendant que les gazaouis souffrent le martyr et que les palestiniens de Cisjordanie servent de cibles aux colons et à l’armée israélienne.
L’incursion de l’aviation israélienne à Damas tuant des ditgnitaures et militaires iraniens est des plus inquiétantes. On peut craindre après le Yémen l’extension du conflit.
Pour notre part nous devons rester mobilisés pour exiger :
l’arrêt des bombardements et de la guerre à Gaza ;
la fin du blocus ;
la protection des populations palestiniennes à Gaza comme en Cisjordanie ;
la libération de tous les otages israéliens et des prisonniers politiques palestiniens dont le nombre a considérablement augmenté ces derniers mois, sans jugements et sans justification sinon de protester ;
des sanctions cotre Israël ;
la recherche d’une solution sous l’égide de l’ONU qui réponde au principe de « 2 États : Israël et Palestine avec Jérusalem pour capitale commune »et du droit au retour des réfugiés palestiniens.
Palestine libre !
Enfants de gaza ! Enfants de Palestine ! c’est l’humanité qu’on assassine !