Texte rassemblement du 16 mars 2024 / Gaza-Cisjordanie
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Entrée bien malgré elle dans le sixième mois de guerre à outrance menée par l’armée israélienne la population de Gaza n’en peut plus des morts, des blessés, des destructions, et de la famine organisée. Ce jeudi dans Gaza 21 personnes ont trouvé la mort et plus de 150 ont été blessées lors d’une distribution de denrées alimentaires. Les soldats israéliens auteurs de ce massacre craignaient sans doute comme la semaine précédente pour leur sécurité….
Le triste décompte des victimes impose de rappeler que plus de 30 000 morts dont un très grande majorité de femmes et d’enfants (et à propos des enfants, un responsable de l’ONU Philippe Lazzarini a déclaré qu’en 4 mois les bombardements de Gaza ont tué plus d’enfants : 12 300 plus précisément, qu’en 4 ans de guerres de par le monde), sans oublier les corps qui restent sous les décombres, des blessés par dizaines de milliers que le système de santé agonisant (il ne reste que quelques hôpitaux exsangues) ne peut soigner faute de médicaments et d’équipements de même qu’il ne peut soigner les malades, des villes transformées en champs de ruines, près de 2 millions de sans abris ou vivant sous des bâches plastiques, une famine organisée qui va jusqu’à laisser mourir des bébés et qui produit un marché noir indécent, et la liste des horreurs pourrait se prolonger. La trêve tant attendue des Gazaouis est passée aux oubliettes.
Hier on parlait de Gaza comme « prison à ciel ouvert », aujourd’hui on peut parler de Gaza « enfer à ciel ouvert ».
Plusieurs organisations internationales, y compris humanitaires, avancent désormais l’accusation de génocide que la Cour Internationale de Justice tarde à confirmer.
Cette affreuse réalité, ce carnage est connu de tous, peuples du monde entier, gouvernements de leurs pays, instances internationales. Nombreux sont les états qui demandent l’arrêt de cette guerre menée contre tout un peuple.
Comme le dit le poète : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? ». Il faut croire que le principe d’humanité s’est égaré du côté des gouvernants israéliens.
Comment parvenir à un cessez le feu quand les puissants de ce monde encouragent directement l’assassinat ou se font complaisants ? La livraison d’armes (bombes et obus en tête) se poursuit quand son arrêt signifierait l’arrêt des hostilités. En première ligne les États Unis, l’allié fidèle et inconditionnel, mais aussi l’Europe et la France qui en sous main livrent des composants militaires.
Les « belles âmes que voilà » quand elles « supplient » d’ouvrir des couloirs humanitaires et vont jusqu’à dépêcher des avions et navires pour soit disant tenter de ravitailler par parachutage et par mer les habitants de Gaza alors que des centaines de camions remplis des ravitaillements nécessaires à la population attendent aux portes de Gaza et ne peuvent entrer faute d’autorisation de l’armée et du gouvernement israélien ! Une nouvelle forme d’hypocrisie insensée ! Rares sont les pays européens qui s’en démarquent comme la Belgique ou l’Espagne.
Il est urgent à l’inverse que les gouvernements concernés fassent pression sur Israël pour la contraindre à cesser le feu et à lever le blocus. Et les arguments ne manquent pas, à commencer par l’arrêt des livraisons d’armes, par la suspension des accords privilégiés liant l’Europe à Israël, par la remise en cause de toutes formes de coopération et en premier lieu militaire et sécuritaire avec Israël, et ainsi de suite…
Nos concepteurs de sanctions européens ou américains seraient-ils en panne d’imagination quant il s‘agit d’Israël ? Le moindre observateur ne peut que constater le « 2 poids, 2 mesures » quand il s’agit d’intérêts qui ne correspondent pas à leurs attentes. Complaisance ou complicité ?
De même, comment ne pas dénoncer le veto systématique des USA quand le Conseil de Sécurité de l’ONU exige l’arrêt des bombardements israéliens.
Et alors que penser de ceux, France en tête, qui ressortent pour la circonstance, et à bon compte pour tenter de se dédouaner, l’idée de la solution politique « à 2 états avec Jérusalem pour capitale commune » quand rien n’est fait pour qu’il en soit ainsi ?
Il est urgent que la communauté internationale puisse faire valoir la justice et le droit international.
Des États, et pas des moindres : Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine, et bien d’autres parmi ce que l’on appelle les pays du Sud Global, le réclament avec force depuis des mois. Un seul pays aussi puissant soit-il peut il bloquer ad vitam æternam un processus de paix ?
Dans ce même dernier pays les forces de paix ne s’en laissent pas compter. Des prises de position se multiplient dans les communautés noires et hispaniques favorables aux démocrates mais aussi dans les opinions issues de la communauté juive (étudiants juifs, rabbins) pour demander l’arrêt de la guerre menée par Israël et justice pour les palestiniens qui font valoir leurs droits.
Et puis le Proche Orient est en ébullition : le Liban, le Yémen, l’Iran, la Syrie, la Jordanie, ne sont pas épargnés par les soubresauts d’une guerre à leurs portes. Faut-il laisser cette partie du monde en déshérence ? Avec des conséquences incalculables pour les peuples de cette région et le reste du monde, comme en témoigne la circulation dans la mer Rouge, et les incursions d’Israël chez ses voisins.
Pour terminer et pour faire écho à ce que les médias plus ou moins pro israéliens appellent une « affaire d’antisémitisme » je voudrais évoquer les incidents qui ont eu lieu à Sciences Po Paris dans le cadre d’une campagne universitaire européenne de soutien à Gaza.
Les versions « officielles », premier Ministre en tête qui se rend sur place pour tancer les administrateurs de Sciences Po parlent tout de suite d’actes antisémites quand la version des militants présents diffère quelque peu. Et qu’aujourd’hui la Ministre de L’Enseignement Supérieur n’est plus très sûre et réclame une enquête de la Justice.
Les faits rapportés par les « mis en cause » sont bien différents : Une étudiante juive adhérente de l’Union des Étudiants juifs de France qui soutient comme chacun sait Israël, a accusé les initiateurs de ce meeting d‘antisémitisme parce que l’accès à l’amphithéâtre où il se tenait lui aurait été refusé, et que quelqu’un lui aurait rapporté qu’elle aurait été cataloguée comme pro sioniste, donc dans son langage victime d’anti sémitisme. Les étudiants organisateurs n’ont pas du tout la même version, et dénonce cette étudiante pro sioniste qui en permanence photographie et filme les militants pro palestiniens à des fins sur lesquelles on peut s’interroger. D’autres étudiants juifs étaient présents au débat sans que cela pose problème.
Et j’en profite pour ajouter que le qualificatif de « sioniste » n ‘est en aucun cas une insulte antisémite et que les pressions exercées par certains pour le faire croire dans l’opinion publique est inacceptable. Des israéliens eux mêmes se disent anti sionistes et se prononcent clairement contre la colonisation menée par Israël.
Historiquement à la fin du 19ième siècle les rabbins juifs européens eux mêmes étaient opposés à la théorie de Hertzl et donc au sionisme qui a donné les suites que l’on connaît.
Pour notre part nous continuerons à exiger un cessez le feu immédiat et permanent, la fin de la guerre à Gaza, la levée du blocus, la libération des otages israéliens et des prisonniers politiques palestiniens, la protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie, des sanctions contre Israël.
Free Palestine !
Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine !
Je vous propose une minute de silence pour les victimes de toutes les guerres : En Palestine, en Israël, en Syrie, au Liban, au Soudan, en Ukraine, en Russie,….