Tribunal de Dax : condamnation de l’auteur des propos racistes contre Annabelle Lengronne
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Le Tribunal de Dax avec une remarquable célérité, puisque les faits ont eu lieu au mois de décembre 2021, a jugé l’auteur des propos racistes et sexistes formulés à l’encontre d’Annabelle Lengronne.
Pour mémoire, après une soirée qui ne laissait pas préjuger de telles outrances racistes, l’un des invités a proposé de ramener Annabelle Lengronne et l’une de ses amies chez elles, au motif de l’insécurité la nuit à Dax.
Les rues de la cité thermale ne sont pas réputées pour être des zones à risque , les deux jeunes femmes ont décliné l’invitation ce qui a vexé le candidat accompagnateur.
C’est alors que l’engrenage des propos racistes a eu lieu se focalisant sur Annabelle en raison de sa couleur de peau.
‘Zemmour, il te regarde, il te ramène dans ton pays…...Je n’aime pas les Noirs et les Arabes... rentre dans ton pays sale bougnoule". Ce n’est là qu’un florilège du torrent d’injures qui a duré plus de 2 minutes et que la présidente a lu in-extenso prouvant qu’il ne s’agissait pas d’un dérapage furtif.
L’auteur des faits et sa défense, sans nier les propos, se sont retranchés derrière les effets de l’alcool et les problèmes personnels de l’intéressé. Le tribunal a eu droit à l’argument classique « je ne suis pas raciste, j’ai des musulmans dans ma famille ! ».
C’était oublier que le tribunal n’avait pas à juger du racisme dans les tréfonds d’un cerveau, mais de faits !. Ces faits étaient incontestablement de nature raciste et justifiaient la plainte d’Annabelle dont il faut saluer la détermination à les faire reconnaître par la justice de son pays.
Le tribunal a tranché sans ambiguïté, l’auteur des faits a été condamné à 5000 euros d’amende avec sursis et a un stage de citoyenneté, il devra en outre verser 3000 euros de dédommagement à la partie civile. Une sanction juste et proportionnée comme l‘a rappelé maître Hosni Maati avocat d’Annabelle Lengronne.
Le procureur et l’avocate du prévenu ont mentionné le tribunal médiatique qui avait précédé celui de la République. La courte vidéo montant les faits et qui avait été mise en ligne sur les réseaux sociaux a valu des commentaires peu amènes à l’auteur des faits..
Mais il convient de rappeler que sur un autre tribunal médiatique, aux heures de grande écoute, un Zemmour déverse un flot croissant d’accusations racistes, contre les noirs, les arabes, les musulmans, les migrants sans oublier son sexisme et LGBTphobie.
L’auteur des faits s’est inscrit dans ce tribunal de la haine médiatique en se faisant la chambre d’écho du polémiste « Zemmour il te regarde, il te ramène dans ton pays ».
Donc si l’accusé a affirmé ne pas faire de politique… il a néanmoins très bien compris le message du candidat Zemmour « dès qu’on allume notre télé, il n’y a que lui » a t-il dit..
Il serait donc bien regrettable de reprocher à une victime la publication d’une vidéo qui n’avait pour vocation que de mettre en évidence ce racisme du quotidien qui est entretenu par les colporteurs médiatiques de la haine la plus débridée.
De fait ce procès aura démontré l’extrême imbrication, entre
racisme et sexisme.
Le machiste primaire, vexé d’avoir été éconduit par celles qui refusaient son « accompagnement » n’a pas trouvé d’ autre exutoire à sa frustration qu’un déferlement de haine raciste contre la jeune femme noire parmi les deux amies.
Comme chez celui qu’on voit « dès qu’on allume notre télé, » le racisme et le sexisme étaient, ce soir là, étroitement liés.
Retenons de ce jugement, le courage et la détermination d‘Annabelle Lengronne, très bien défendue par maître Hosni Maati. Elle aura obtenu justice pour elle mais aussi servi d’exemple à toutes celles et tous ceux qui peuvent vivre de telles épreuves.